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Le Plan d’Épargne Retraite (PER) s’est imposé comme l’outil d’optimisation fiscale de référence pour les contribuables français. Son principal attrait réside dans un mécanisme simple : les sommes que vous y versez viennent directement réduire votre revenu global imposable.
Cependant, beaucoup d’épargnants s’arrêtent au plafond de base, ignorant qu’il est possible d’aller bien au-delà. Si vous acceptez la contrainte majeure du PER, c’est-à-dire le blocage des fonds jusqu’à la retraite (sauf cas de déblocage anticipé), c’est à la seule condition de maximiser le gain fiscal.
La fin d’année est la dernière ligne droite pour agir. Il ne s’agit pas seulement de verser mais de verser intelligemment. Pour une gestion de patrimoine efficace, comprendre comment « booster » ces avantages fiscaux est fondamental. Cet article vous guide à travers quatre astuces avancées, souvent méconnues, pour décupler la puissance de votre PER.
Avant d’explorer les astuces, rappelons la règle de base. L’avantage fiscal du PER est proportionnel à votre Taux Marginal d’Imposition (TMI). Plus votre TMI est élevé, plus l’économie d’impôt est importante.
Par exemple, en versant 5 000 € sur votre plan :
Si votre TMI est de 30 %, vous économiserez 1 500 € d’impôt.
Si votre TMI est de 41 %, l’économie grimpe à 2 050 €.
Si votre TMI est de 45 %, l’économie atteint 2 250 €.
Gardez tout de même à l’esprit que cet avantage fiscal accordé à l’entrée sera, en principe, repris à la sortie, au moment de retirer l’argent.
Cette déduction n’est pas illimitée. Les versements opérés en 2025 sont déductibles dans la limite de 10 % de vos revenus d’activités perçus en 2024. Ce montant ne peut excéder 37 094 €. Pour ceux qui ont peu ou pas de revenus (ou les retraités), un plafond minimal s’applique, s’élevant à 4 637 € en 2025. C’est ce plafond que nous allons maintenant chercher à optimiser.
La première optimisation n’est pas une astuce de calcul mais une stratégie de bon sens. Il faut calibrer vos versements pour obtenir l’effet de levier maximal.
« Il convient de calibrer ses versements pour effacer les revenus imposés à une TMI de 30 % ou plus », analyse Christophe Olivier, directeur général de My Pension. L’objectif est simple. Vous devez faire en sorte que le reste de vos revenus soit taxé à une tranche inférieure à celle appliquée à l’origine (passer de 30 % à 11 %, ou de 41 % à 30 %).
En revanche, il est souvent inutile de chercher à annuler les revenus déjà taxés à 11 %. Sauf à être certain d’être non imposable une fois à la retraite, l’économie réalisée serait faible et la fiscalité à la sortie pourrait s’avérer moins avantageuse.
Voici la première véritable astuce pour dépasser votre plafond annuel. Si vous n’avez pas utilisé l’intégralité de vos plafonds de déduction lors des trois années précédentes, ils ne sont pas perdus. Vous pouvez les « rattraper ».
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Le fisc vous autorise à cumuler le plafond de l’année N (2025) avec ceux non utilisés des années N-1 (2024), N-2 (2023) et N-3 (2022). Vous retrouverez tous ces plafonds disponibles sur votre dernier avis d’imposition, dans la partie « Plafond épargne retraite ».
Au total, un épargnant peut ainsi déduire, au minimum, 17 264 € de son revenu global (en comptabilisant les 4 derniers plafonds minimaux). S’il est imposé à 30 %, il économisera ainsi 5 179 € d’impôt.
« Sachez que le plafond le plus ancien (n-3) est perdu l’année suivante (n+1) s’il n’est pas utilisé en année n », alerte Christophe Olivier. En 2025, votre plafond de 2022 sera donc perdu si vous ne l’utilisez pas avant le 31 décembre.
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Prenons un salarié avec un revenu annuel net imposable de 90 000 €. Il a droit à un plafond annuel de 9 000 €. Supposons qu’il n’ait jamais versé sur un PER.
Année 1 : Il a intérêt à verser 18 000 €. Il utilise ainsi son plafond de l’année N (9 000 €) et celui de l’année N-3 (9 000 €).
Année 2 : Le plafond de N-2 est devenu N-3. Il pourra déduire à nouveau 18 000 € (le nouveau N et l’ancien N-2).
Année 3 : Le plafond de N-1 est devenu N-3. Il pourra verser une dernière fois 18 000 €.
Années suivantes : Les anciens plafonds sont épuisés. Il pourra verser 9 000 € par an, grâce au plafond renouvelé chaque année.
Cette astuce est fondamentale pour les couples mariés ou pacsés soumis à une imposition commune. Chaque membre du foyer fiscal possède ses propres plafonds, calculés selon ses revenus.
Si l’un des conjoints a épuisé tous ses plafonds (les 4 années), il peut exploiter les plafonds non utilisés de l’autre. Pour cela, il suffit de cocher la case 6QR de votre déclaration de revenus.
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« Cette manœuvre permet de rééquilibrer les disparités de revenus entre deux conjoints au profit de celui qui gagne le moins », avance Christophe Olivier. On peut ainsi alimenter davantage son propre PER grâce aux plafonds plus élevés de son conjoint, qui perçoit un plus gros salaire.
Attention toutefois à une subtilité d’application. « Le fisc oblige à utiliser l’intégralité des quatre plafonds de l’un avant de pouvoir entamer ceux de l’autre », prévient Benoît Berchebru, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez Astoria Finance. Cette règle peut complexifier le calcul, mais l’avantage reste considérable.
C’est sans doute l’astuce la plus méconnue et la plus puissante. Si vous avez un enfant majeur encore rattaché à votre foyer fiscal, vous pouvez lui ouvrir un PER et y effectuer des versements.
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« Dès sa majorité, un enfant a droit à son plafond d’épargne retraite chaque année, d’un montant minimal équivalent à 4 637 € en 2025 », rappelle Benoît Berchebru.
Ici, la magie opère : les versements que vous opérez sur le PER de votre enfant majeur viennent réduire le revenu global imposable de votre foyer fiscal.
Imaginons un couple marié avec un TMI de 30 %, ayant un enfant de 21 ans rattaché, et personne n’a jamais utilisé ses plafonds PER.
Plafond cumulé du Conjoint 1 (4 ans) : 17 264 € (au minimum)
Plafond cumulé du Conjoint 2 (4 ans) : 17 264 € (au minimum)
Plafond cumulé de l’Enfant (4 ans) : 17 264 € (au minimum)
La déduction fiscale totale possible pour le foyer grimpe à 51 792 €. Pour un couple taxé à 30 %, cela représente une économie d’impôt de 15 538 € en une seule année. Qui dit mieux ?
Au-delà de la défiscalisation des versements, le PER offre un autre atout majeur pendant la phase de constitution de l’épargne.
Cette enveloppe permet d’investir dans des supports immobiliers, comme des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) ou des SCI. Or, tant que le détenteur n’a pas atteint l’âge de la retraite, le plan est considéré comme « non rachetable ».
Par conséquent, les actifs immobiliers détenus dans le plan (vos parts de SCPI) ne sont pas soumis à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Ce n’est qu’au moment de la retraite, ou lors d’un déblocage anticipé, que le PER devient rachetable et que les fonds immobiliers redeviennent taxables à l’IFI. C’est une niche d’optimisation patrimoniale extrêmement puissante.
Vous l’aurez compris, le PER est bien plus qu’un simple produit de défiscalisation de fin d’année. C’est un outil stratégique complexe.
Maîtriser le calibrage des TMI, le report des plafonds, la mutualisation avec le conjoint et l’optimisation via les enfants rattachés transforme radicalement son potentiel. Ces astuces permettent de décupler vos économies d’impôt et de structurer intelligemment votre patrimoine.
Cependant, ces montages exigent une analyse précise de votre avis d’imposition et de votre situation familiale. Comme nous vous le proposons chez Aeternia Patrimoine à Bordeaux, l’accompagnement d’un expert est indispensable pour sécuriser ces optimisations et les intégrer dans une stratégie globale.
