Ses atouts fiscaux et sa grande souplesse font du plan d’épargne retraite (PER) un excellent produit. Il dope votre future pension.
Les experts s’accordent : notre système de retraite par répartition ne suffit plus. Les actifs paient la pension des inactifs. Or, ce déséquilibre va s’accentuer. Sophie Vannier, directrice générale de Generali Retraite, le confirme. Elle précise : « Moins d’actifs supporteront notre régime de retraite au fil du temps. » Par conséquent, chacun doit le compléter. Un produit de capitalisation pour la retraite devient nécessaire.
Les Français comprennent bien cette réalité. Une enquête Adwise/UMR de septembre 2025 le montre. 84 % d’entre eux jugent indispensable d’épargner. Ils veulent compléter leur revenu une fois inactifs.
Le PER peut parfaitement jouer ce rôle. Il existe depuis six ans. Déjà, plus de 12 millions d’épargnants en ont ouvert un. Ils y ont placé plus de 130 milliards d’euros. Le PER individuel concentre 76 milliards à lui seul.
Initialement, le PER individuel s’alimentait par le transfert d’anciens produits (Perp, Madelin…). Aujourd’hui, il a trouvé son marché, commente Sophie Vannier. A présent, les transferts externes représentent seulement 15 % des nouvelles souscriptions.
Rien ne surprend dans ce succès. Ce placement a conservé le meilleur de ses ancêtres. Mieux encore, il a éliminé leurs inconvénients.
D’abord, il permet de défiscaliser les sommes versées volontairement. Le fonctionnement ressemble à celui du Perp. Sophie Vannier explique que « la carotte fiscale à l’entrée intéresse fortement les épargnants ». Aussi, « la souplesse à la sortie les séduit tout autant ».
Un épargnant de 40 ans ne connaît pas sa situation 25 ans après. Avoir le choix entre la rente et un capital à l’échéance est très apprécié. Effectivement, les anciens produits n’offraient pas cette liberté totale.
Le PER offre un autre atout majeur. C’est le seul produit du marché qui permet de regrouper tous les anciens contrats. On parle de Madelin, Perp, Article 83 et Perco. Il accueille également les autres PER collectifs ou obligatoires. L’épargne se répartit dans trois compartiments :
Le premier reçoit les versements volontaires.
Le second intègre l’épargne salariale.
Enfin, le dernier accueille les cotisations obligatoires de l’employeur.
Ce regroupement clarifie la situation des épargnants. Christophe Olivier, directeur général du courtier My Pension, le souligne. Il cite l’exemple d’une carrière complexe : l’épargnant avait trois contrats Article 83 et un PER individuel.
Pour cette raison, dès qu’ils recrutent un nouveau client, ils l’invitent à vérifier ses autres produits sur le site info-retraite.fr. Le client peut alors les transférer s’il le souhaite.
L’assurance-vie autorise le transfert seulement vers un autre contrat du même assureur. Contrairement à cela, le PER peut migrer vers une autre compagnie.
Pierre Prugnaud, ingénieur patrimonial à la Financière d’Uzès, y voit un avantage supplémentaire. Il argumente : « Ce bénéfice permet de faire jouer la concurrence. » Les assureurs se concurrencent notamment sur la tarification. Ainsi, l’épargnant n’est pas « enfermé » dans un contrat rigide. Il accède à de meilleures options : sortie en capital fractionné sans condition, options de rente, ou univers d’investissement plus étendu.
Si le plan a moins de cinq ans, la compagnie d’origine peut prélever jusqu’à 1 % des sommes transférées. Généralement, elles ponctionnent ce maximum. Seules trois exceptions existent :
Le PER de la Maif prélève seulement 0,60 %.
Le PER Placement-direct Retraite ISR n’a aucuns frais.
Celui de Corum n’a pas de frais non plus.
Au-delà de cinq ans, tout transfert devient obligatoirement gratuit.
En pratique, l’opération n’est pas immédiate. Sophie Vannier illustre : « Comptez moins de trois mois chez Generali. »
Néanmoins, attention aux transferts effectués au dernier trimestre. Ils peuvent empêcher les épargnants d’ajuster leurs versements. L’objectif est d’optimiser l’avantage fiscal à l’entrée.
Pour éviter ce problème, Patrick Prugnaud s’arrange avec l’assureur. Ils ouvrent le nouveau PER avant le transfert effectif. De cette manière, l’épargnant peut réaliser ses versements déductibles sans attendre la validation de l’opération. Il vaut mieux prendre les devants.