Assurance vie et couple marié : le guide complet pour protéger votre épargne

L’assurance-vie est un outil patrimonial exceptionnel. Sa règle d’or est simple : à votre décès, le capital revient directement aux bénéficiaires que vous avez désignés, sans passer par la case succession. Cette caractéristique en fait un excellent moyen de protéger votre conjoint. En effet, les sommes transmises s’ajoutent à sa part d’héritage légale.

Toutefois, pour les couples mariés sous le régime de la communauté de biens, la situation est plus complexe qu’il n’y paraît. Vous devez en effet tenir compte des règles de partage de votre patrimoine commun. Le sort des contrats d’assurance-vie peut alors différer au moment du décès, ce qui influence la répartition de l’épargne entre le conjoint survivant et les enfants.

En tant que conseillers en gestion de patrimoine, nous vous aidons à y voir clair. Voici les clés pour comprendre et sécuriser l’épargne de votre couple.

La liberté de choix du bénéficiaire : un principe fondamental

Tout d’abord, rappelons un point essentiel. Le souscripteur d’un contrat d’assurance-vie choisit librement son ou ses bénéficiaires. Il n’est pas obligé de respecter la part réservée aux enfants (la réserve héréditaire), comme c’est le cas pour une succession classique.

Cette liberté a cependant une limite. Les juges peuvent la remettre en cause si les primes versées sont « manifestement exagérées » par rapport à votre patrimoine et vos revenus au moment du versement. Néanmoins, cette notion reste assez rare en pratique. Si vous utilisez votre contrat pour des rachats réguliers afin de financer des projets, son utilité est facilement démontrée, ce qui protège votre liberté de choix.

Le régime matrimonial : le point de vigilance pour les époux

Si vous êtes mariés sous le régime de la communauté, les contrats alimentés avec des fonds communs appartiennent à cette communauté. En cas de divorce, ils sont donc partagés. Au décès, la situation se complique, car la loi traite différemment les contrats du défunt et ceux du survivant.

Cette distinction est cruciale, car elle a un impact direct sur le patrimoine qui reviendra à votre conjoint et à vos enfants.

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1. Que deviennent les contrats de l’époux décédé ?

La loi protège fortement le conjoint survivant désigné comme bénéficiaire.

  • Cas n°1 : le conjoint survivant est le bénéficiaire. Lorsque vous désignez votre époux(se) comme bénéficiaire de votre contrat, la loi est très claire. Au moment de votre décès, il ou elle reçoit le capital sans que la communauté ait à être dédommagée (article L. 132-16 du Code des assurances). Autrement dit, les héritiers (vos enfants) ne peuvent pas réclamer une compensation sur ce contrat.

 

  • Cas n°2 : le bénéficiaire est une autre personne (un enfant, un tiers…). Ici, la situation change radicalement. Si vous désignez une autre personne que votre conjoint, la communauté doit être « récompensée ». Concrètement, cela protège le conjoint survivant qui perd cette épargne commune. Une somme égale à la moitié des primes que vous aviez versées doit lui revenir. L’autre moitié intègre la succession pour être partagée entre les héritiers.

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2. Quels sont les droits des enfants sur les contrats du survivant ?

C’est souvent le point le plus surprenant. Les contrats d’assurance-vie qui n’ont pas été dénoués, c’est-à-dire ceux du conjoint survivant, sont considérés comme des biens communs.

Par conséquent, la moitié de la valeur de ces contrats doit en principe être réintégrée dans la succession de l’époux décédé. Cela augmente donc la part de l’héritage revenant aux enfants.

Rassurez-vous cependant : le conjoint survivant ne perd ni son contrat, ni son épargne. Il en reste le seul titulaire et peut l’utiliser comme il le souhaite. Simplement, il a une « dette » civile envers la succession, qui sera compensée par d’autres biens (immobilier, comptes bancaires…).

Il est important de noter que cette règle est purement civile. Fiscalement, les enfants ne paient aucun droit de succession sur cette part du contrat de leur parent survivant. Les notaires effectuent un double calcul pour s’assurer que l’impôt est juste. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la documentation officielle sur le site service-public.fr.

Les solutions pour anticiper et éviter les comptes avec les enfants

Ces règles peuvent sembler complexes et créer des situations délicates. Heureusement, vous pouvez anticiper et mettre en place des solutions simples pour protéger pleinement votre conjoint.

  • Solution n°1 : aménager votre régime matrimonial. La solution la plus courante consiste à vous rendre chez votre notaire pour ajouter des clauses spécifiques à votre contrat de mariage.
    • La clause de préciput : cette clause permet au conjoint survivant de prélever certains biens communs avant tout partage, sans rien devoir aux enfants. Vous pouvez viser spécifiquement les contrats d’assurance-vie non dénoués. C’est une solution souple, car le survivant peut décider de l’appliquer ou non au moment du décès.
    • L’attribution intégrale : plus radicale, elle permet au survivant de recevoir l’intégralité du patrimoine commun.

     

  • Solution n°2 : déclarer l’origine des fonds. Si vous investissez sur un contrat d’assurance-vie de l’argent qui vous est propre (reçu par héritage ou donation), il est crucial de le déclarer. En rédigeant une « clause d’emploi ou de remploi », vous certifiez que ces fonds n’appartiennent pas à la communauté. Ainsi, votre contrat sera considéré comme un bien personnel et échappera à toutes ces règles de partage. Si vous ne l’avez pas fait, il est souvent possible de l’établir a posteriori avec l’accord de votre conjoint.

 

  • Solution n°3 : soigner la rédaction de la clause bénéficiaire. C’est le pilier de votre contrat. Une clause bien rédigée évite toute ambiguïté. Pensez notamment à désigner des bénéficiaires « subsidiaires » (de second rang), pour le cas où le premier bénéficiaire décéderait avant vous.

Conclusion : l’anticipation est votre meilleur allié

L’assurance-vie est et reste un formidable outil de protection et de transmission. Cependant, son efficacité dépend d’une bonne préparation, surtout pour les couples mariés en communauté. Mal anticipées, les règles civiles peuvent créer des tensions et complexifier le règlement de la succession.

Chaque situation familiale et patrimoniale est unique. Les solutions que nous avons présentées doivent être adaptées à vos objectifs personnels. En tant que conseillers en gestion de patrimoine à Bordeaux, Aeternia Patrimoine vous accompagne pour auditer vos contrats existants et mettre en place la stratégie la plus protectrice pour vous et vos proches. N’hésitez pas à nous contacter pour une étude personnalisée.

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