Flat Tax ou barème progressif : le guide stratégique pour cocher (ou non) la case 2OP

Chaque année, lors de la déclaration de revenus, une petite case peut avoir un impact majeur sur la fiscalité de votre patrimoine financier : la case 2OP.

En effet, en la cochant, vous renoncez au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), plus connu sous le nom de « flat tax », pour soumettre l’ensemble de vos revenus de capitaux mobiliers au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Ce choix, qui peut paraître technique, est en réalité l’une des décisions d’optimisation fiscale les plus importantes que vous ayez à prendre annuellement.

La simplicité de la flat tax, appliquée par défaut, n’est pas toujours synonyme d’optimum fiscal. Une analyse fine de votre situation peut révéler des économies substantielles.

Chez Aeternia Patrimoine, nous considérons cette décision comme un acte de gestion à part entière. Ce guide a pour vocation de vous donner les clés pour faire un choix éclairé, au-delà des idées reçues.

Le principe de base : taux forfaitaire de 12,8 % vs. votre taux marginal d’imposition (TMI)

Depuis 2018, les revenus de vos placements (intérêts, dividendes, plus-values…) sont soumis par défaut à la flat tax de 30 %, qui se décompose en :

  • 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu (c’est le PFU).
  • 17,2 % au titre des prélèvements sociaux.

L’alternative, activée en cochant la case 2OP, consiste à intégrer ces revenus à vos autres revenus (salaires, pensions…). Ils seront alors taxés selon les tranches du barème progressif (0 %, 11 %, 30 %, 41 %, 45 %), auxquels s’ajoutent toujours les 17,2 % de prélèvements sociaux.

La règle de base pour arbitrer est simple :

  • Si votre Taux Marginal d’Imposition (la tranche la plus élevée de vos revenus) est de 0 % ou 11 %, vous avez presque toujours intérêt à cocher la case 2OP et à opter pour le barème. Votre taux d’imposition sera alors inférieur aux 12,8 % de la flat tax.

Cependant, s’arrêter à ce simple calcul serait une erreur. La fiscalité comporte des subtilités qui peuvent rendre le barème progressif attractif même pour les contribuables imposés à 30 % ou plus.

L’impact global de l’option : une décision qui concerne tous vos revenus

Avant d’analyser les exceptions, il est crucial de comprendre deux règles fondamentales de l’option 2OP :

  1. Elle est globale : l’option pour le barème s’applique à l’ensemble de vos revenus de capitaux mobiliers et plus-values de l’année. Il est impossible de choisir la flat tax pour vos dividendes et le barème pour vos plus-values, par exemple.
  2. Elle est irrévocable : une fois la case 2OP cochée sur votre déclaration, vous ne pouvez plus revenir en arrière pour l’année fiscale concernée.

Cette décision impacte donc potentiellement les intérêts de vos livrets bancaires non exonérés, les dividendes de vos actions, les plus-values de cession de valeurs mobilières et les gains de vos rachats sur des contrats d’assurance-vie (pour les versements effectués après le 27 septembre 2017).

Au-delà du TMI : les 3 subtilités qui peuvent tout changer

C’est ici que l’accompagnement d’un expert prend tout son sens. Trois mécanismes spécifiques, uniquement accessibles via l’option pour le barème, peuvent radicalement changer la donne.

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1. Les abattements sur plus-values de cession (titres acquis avant 2018)

Si vous avez vendu en 2024 des actions ou des parts sociales acquises avant le 1er janvier 2018, l’option pour le barème progressif (case 2OP) vous donne droit à un abattement pour durée de détention sur la plus-value réalisée. Cet abattement est de :

  • 50 % pour une détention de 2 à 8 ans.
  • 65 % pour une détention de plus de 8 ans.

Cet avantage peut rendre le barème extrêmement intéressant, même si votre TMI est de 30 %. Une plus-value importante peut ainsi être réduite de moitié, voire des deux tiers, avant d’être imposée. La flat tax, elle, s’applique sur 100 % de la plus-value.

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2. La déductibilité de la CSG : un avantage méconnu

En optant pour le barème, une partie de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) payée sur vos revenus du patrimoine devient déductible de votre revenu global de l’année suivante. Cette fraction déductible est de 6,8 %. Concrètement, pour 10 000 € de revenus de placements, vous pourrez déduire 680 € de vos revenus imposables l’année suivante. C’est un avantage fiscal différé que la flat tax ne permet pas.

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3. L’interaction avec vos réductions et crédits d’impôt

C’est un point crucial souvent négligé. Les réductions et crédits d’impôt que vous obtenez (dons, emploi à domicile, investissements type FIP/FCPI…) ne peuvent s’imputer que sur l’impôt calculé via le barème progressif. Ils sont sans effet sur la part forfaitaire de 12,8 % de la flat tax. Si vous avez d’importantes réductions d’impôt, opter pour le barème peut vous permettre de les utiliser pleinement.

Notre méthodologie : comment faire le bon choix ?

La décision de cocher ou non la case 2OP ne doit rien au hasard. Elle nécessite une approche structurée :

  1. Le bilan complet : lister l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers perçus dans l’année, en distinguant leur nature et leur date d’origine (notamment pour les plus-values).
  2. La double simulation : calculer l’impôt total dans les deux scénarios : avec la flat tax par défaut, puis en cochant la case 2OP et en appliquant le barème et tous les avantages qui en découlent (abattements, CSG déductible…). Le simulateur officiel en ligne sur impots.gouv.fr est un bon outil, mais il ne remplace pas une analyse experte qui anticipe toutes les interactions.
  3. La prise de décision éclairée : en cas de doute, la prudence est de mise. Il est préférable de ne pas cocher la case 2OP. Vous pourrez toujours déposer une réclamation jusqu’à la fin de la deuxième année suivante pour opter a posteriori pour le barème si une analyse plus poussée le justifie. L’inverse, comme nous l’avons vu, est impossible.

En conclusion, ce choix annuel est l’illustration parfaite qu’une gestion de patrimoine avisée passe par une optimisation fiscale active. Chez Aeternia Patrimoine à Bordeaux, nous intégrons cette analyse dans le suivi annuel de nos clients pour nous assurer que chaque décision, même celle qui semble n’être qu’une simple case à cocher, serve au mieux vos intérêts financiers.

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