Les pistes pour bien utiliser la fiscalité du plan d’épargne-retraite

Le Plan d’Épargne Retraite (PER), avec plus de 100 milliards d’euros d’encours en seulement quatre ans, a séduit de nombreux épargnants. Son atout majeur : la déduction des versements de votre revenu imposable, dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels. Pour beaucoup, c’est la carotte fiscale idéale, juste après la préoccupation légitime du niveau de leur future pension. Mais attention, ce que le fisc donne d’une main, il peut le reprendre de l’autre ! De nombreux épargnants, aveuglés par cet avantage à l’entrée, oublient (ou ignorent) les conséquences fiscales au moment de récupérer leur argent.

Une facture de 8 000 € : l’AMF tire la sonnette d’alarme

L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a récemment mis en lumière un cas édifiant. Une épargnante, ayant versé plus de 40 000 € sur un PER collectif pour bénéficier de la déduction fiscale, prévoyait de racheter rapidement l’argent pour acquérir sa résidence principale. Un conseiller financier lui avait assuré, à tort, qu’elle ne serait pas imposée lors du retrait. Résultat : une facture fiscale de plus de 8 000 € ! Sous la pression du médiateur de l’AMF, la banque a heureusement remboursé la cliente.

Cet incident souligne l’urgence d’une information plus claire et complète de la part des assureurs au moment du versement. Les règles fiscales du PER sont complexes, et elles varient considérablement selon les choix faits par l’épargnant et la raison du retrait.

Déductibilité à l’entrée ou sortie exonérée : le dilemme fiscal

Le choix de déduire ou non vos versements à l’entrée est crucial et détermine la fiscalité à la sortie :

  • si vous optez pour la déductibilité des versements à l’entrée : les sommes retirées à la retraite seront soumises au barème de l’impôt sur le revenu. Cette option est fiscalement avantageuse si vous prévoyez d’être moins imposé au moment de votre retraite que durant votre vie active.
  • si vous choisissez la non-déductibilité : les sommes versées seront en contrepartie exonérées d’impôt à la sortie.

Retraits anticipés : des règles qui compliquent tout

Les choses se corsent encore lorsque vous devez retirer votre argent par anticipation, avant l’âge de la retraite.

  • En cas de coup dur (décès, invalidité, surendettement…) : les sommes récupérées ne sont pas imposables.
  • Pour l’achat de la résidence principale : les sommes sont en revanche imposables.

Et si vous détenez un PER collectif via votre employeur, la complexité augmente. Nicolas Dussart, responsable du développement de Filib’, souligne un avantage notable : « La part rachetée issue des versements d’épargne salariale (prime de participation, d’intéressement, abondement…) est exonérée d’impôt sur le revenu lors du rachat. Ce qui en fait un avantage comparé au PER individuel sur lequel il n’est possible de réaliser que des versements volontaires. »

Entre cette superposition de règles fiscales, et sans oublier la sortie en rente (un cas plus rare, mais avec ses propres spécificités fiscales), il est facile de s’y perdre.

Pour éviter les mauvaises surprises, informez-vous rigoureusement et n’hésitez pas à solliciter des professionnels pour comprendre les subtilités du PER et faire les choix les plus adaptés à votre situation.

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